Alain Bury, un mordu de billard trois bandes qui ne désarme pas
Publié le 28/10/2012
| TOUS SPORTS« CÔTÉ VESTIAIRES » |
Pas facile la vie de président, surtout lorsqu'on est épris d'un sport peu médiatisé et qui réclame des qualités de patience et de maîtrise de soi qui sont généralement le lot de pratiquants matures. À la tête de l'Académie de billard de Cambrai depuis 1983, Alain Bury, trente finales de France derrière lui (dont deux titres de champion) et père du meilleur joueur français et peut-être bien d'ici quelques années du meilleur joueur du monde (lire ci-contre), ne désarme pas pour autant. Même si aujourd'hui, la situation de son club le pousse à sortir de son silence. Pour le bien de sa discipline, encore et toujours.
PAR FABRICE BOURGIS
cambrai@lavoixdunord.fr
- Président Bury, comment se porte votre club ?
« Au niveau du nombre de licenciés, on a l'impression que ça repart. Après notre journée portes ouvertes (au printemps dernier), en tout cas, six nouveaux sont venus nous rejoindre d'un coup ! Des personnes qui, en plus, sont assidues aux cours. Côté ambiance, donc, tout va bien.
En revanche, là où je suis inquiet, c'est au niveau de la subvention municipale. L'an passé, la Ville nous avait bien aidés. Mais pour l'instant, je ne vois toujours rien venir. Et ce n'est pas avec nos 19 cotisations que nous allons réussir à couvrir toutes nos dépenses... »
- C'est financièrement si dur que cela ?
« Il faut savoir qu'on a à peu près 2 000 E de dépenses chaque année. Il y a les frais d'affiliation à la Fédération mais aussi l'obligation de changer chaque saison nos tapis et billes. Or savez-vous combien coûte le tapis d'une table de jeu ? 450 E ! Ce qui veut dire qu'on doit débourser au minimum chaque année 1 800 E ! Et encore, on ne change que quatre tables sur cinq. Sans aide, on ne peut donc pas y arriver aujourd'hui. D'autant qu'on subit de plein fouet la concurrence de Proville. »
- C'est-à-dire ?
« Eh bien, à Proville, il existe un club loisirs. Eux n'ont donc pas de cotisation à payer à la Fédération. Et chaque année, leur municipalité leur change leurs tapis, en plus. Bref, là bas, ça ne coûte pas cher et on peut pratiquer dans de bonnes conditions. Or chez nous, une cotisations, c'est 50 E la première année pour un débutant et 75 E après. Et si un joueur veut prendre la licence, on monte toute de suite à 120 E. C'est beaucoup, tout en sachant que nous sommes l'un des clubs de la région qui demande le moins. Ailleurs, les cotisations peuvent atteindre les 180 E, voire même les 250 E. Si demain, on retrouve une quarantaine d'adhérents, comme par le passé, notre problème sera réglé et on ne réclamera rien. Comme avant. Mais pour l'heure, on en est loin. »
- Et comment comptez-vous vous en sortir ?
« On va bientôt se réunir au club pour essayer de trouver une solution pour trouver de l'argent... Sachant que le gros challenge de l'année, ce sera de figurer dans le tableau final de Nationale 3, en trois bandes. »
- Pourquoi est-ce si important ?
« Si notre équipe, qui débutera son championnat ce dimanche à Villeneuve-d'Ascq, parvient à se hisser dans cette phase finale qui regroupera 32 équipes, c'est-à-dire si elle parvient à terminer aux deux premières places au niveau régional, eh bien on touchera alors une subvention de la Région. On parle de 2 300 E. Vous comprendrez que cela nous ferait le plus grand bien... »
- Et vous êtes confiant ?
« On a une équipe qui tient la route avec Francis Nenon, Daniel Hochin (qui vient de terminer premier de sa poule en Nationale 2), Arnaud Driguet (qui a fini 2e derrière son partenaire Daniel Hochin) moi-même et notre prometteur Alexandre Nowakowski, en remplaçant. »